Dans une lettre adressée au Premier ministre, le député avait demandé au ministre de l’éducation s’il avait réellement acheté avec l’argent du ministère un tapis iranien à un million de Fcfa, un nouveau bureau à deux millions et du matériel de petit déjeuner à 650 000 fcfa. Il lui avait aussi demandé s’il pratiquait le phénomène de la régularisation qui est, précise t-il, « un phénomène qui viole le code des marchés et consistant à prétexté une urgence pour accorder un marché à une personne ou un cabinet sans respecter le principe de là concurrence et seulement après fabriquer une fausse concurrence et des justificatifs ».
«Sauf ignorance ou posture délibérée, tout parlementaire rompu aux réalités de l’administration sait pertinemment que ces dépenses relèvent du fonctionnement normal d’un cabinet ministériel »
Même s’il nie avoir changé de salon, le ministre de l’éducation nationale a tenu à préciser que ces dépenses ont été effectuées dans le respect strict des dispositions en vigueur. « Sauf ignorance ou posture délibérée, tout parlementaire rompu aux réalités de l’administration sait pertinemment que ces dépenses relèvent du fonctionnement normal d’un cabinet ministériel », a d’emblée souligné le ministre de l’éducation. Sur la procédure qui a abouti à ces achats, le ministre a rassuré que marché est, bel et bien, passé par appel d’offre: « Ces acquisitions sont d’abord inscrites dans le budget de fonctionnement, lequel est adopté en toute transparence par l’Assemblée nationale dont l’honorable Guy est membre. Ces crédits servent à assurer le cadre de travail nécessaire au bon exercice des responsabilités ministérielles. Rassurez-vous honorable, le marché d’équipement du bureau du MEN, est bel et bien passé par appel à concurrence. Il a mis en compétition des soumissionnaires, a suivi et respecté toutes les étapes de la procédure de passation ».
« Je n’ai jamais changé de salon Honorable Guy »
Cependant, Moustapha Guirassy a démenti l’information concernant l’achat d’un salon. Selon lui, le député a été induit en erreur sur ce point. « Je n’ai jamais changé de salon Honorable Guy. Vous parlez sûrement des équipements mobiliers dans les salles d’attente. Les salons au niveau de la sphère ministérielle sont presque tous identiques dans les bureaux des ministres. Le mien a au moins 3 ans.
Je vous informe cependant avoir acheté de jolis pots de fleurs et de beaux tableaux d’art pour rendre mon bureau plus accueillant et plus confortable », dira t-il avant de rappeler au député que tous les ministères du monde dispose d’un salon de réception pour accueillir des délégations, des diplomates ou des partenaires techniques: « Il ne s’agit pas de luxe, mais de protocole ».
« Le plus surprenant dans cette interpellation, c’est le montant dérisoire concerné, qui contraste fortement avec l’indignation affichée »
Concernant le montant dépensé pour ces acquisitions, le ministre parle de somme dérisoire, on sans manquer de préciser qu’il est loin des grandes lignes de crédits ou des marchés publics qui pourraient nourrir un réel débat : « Le tapis et les équipements de base comme une cafetière, une bouilloire ou quelques plateaux relèvent d’un minimum de confort logistique, pour soutenir les longues réunions et sessions de travail. Faut-il rappeler que ces outils sont destinés à l’équipe entière du cabinet, et non au seul ministre. Le plus surprenant dans cette interpellation, c’est le montant dérisoire concerné, qui contraste fortement avec l’indignation affichée ».
« Honorable Guy, vous gagneriez à recentrer vos interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation »
Précision faite, le ministre a invité Guy Marius Sagna à recentrer ses interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation: « Honorable Guy, vous gagneriez à recentrer vos interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation. La République a besoin de débats sérieux, rigoureux et documentés. Elle a besoin de députés qui exercent leur mandat dans la loyauté institutionnelle, au service de la transparence mais aussi de l’efficience. Les dépenses de fonctionnement d’un ministère, si elles sont raisonnables, justifiées et bien exécutées, doivent être vues comme des outils au service de la performance de l’action publique, non comme des instruments de polémique politicienne ».
« Aviez vous vraiment besoin de présenter aux sénégalais ce désolant spectacle…. l’opinion publique mérite mieux que des détails »
Déterminé à remettre les pendules à l’heure, le ministre d’ajouter: « Enfin, honorable puisque vous vous percevez comme le plus loyal, le plus courageux ou le plus véridique des sénégalais, aviez vous vraiment besoin de présenter aux sénégalais ce désolant spectacle qui s’écarte de très loin des vrais enjeux du jub jubbal jubbanti. Honorable Guy, il revient à chaque acteur public, député, ministre ou fonctionnaire, de cultiver un esprit de responsabilité et de mesure, car l’opinion publique mérite mieux que des détails ».
« La chose est sérieuse. Je vous invite à des discussions plus approfondies sur le plan Diomaye de la Casamance par exemple. Les populations comptent beaucoup sur vos idées, vos propositions, votre accompagnement », a-t-il conclu.
SourceAtv.sn