Dans un esprit de souverainisme, le nouveau SG du SYNPICS a lancé ce jeudi, à l’occasion de la remise des cahiers de doléances, un appel un appel à une rupture audacieuse, à une vision inspirante, à une ambition partagée portée par la conviction que la presse, pilier de notre démocratie, doit devenir un acteur de sa souveraineté nationale. Rappelant que la presse, depuis l’aube de notre indépendance, a éclairé les consciences, amplifié les luttes, et protégé la vérité, Moustapha Cissé a cependant regretté le sort peu enviable des professionnels des médias aujourd’hui. « Cette presse est à la croisée des chemins. Dans le secteur public, nous voyons des professionnels des médias confrontés à des injustices structurelles, salaires suspendus, reclassement ignoré, affectation arbitraire. Dans le secteur privé, la situation n’est guère meilleure : absence de protection sociale, retard de paiement, perte de salaire et le mépris de la convention collective. Ces réalités ne sont pas uniquement des atteintes aux droits des travailleurs ; elles affaiblissent l’indépendance et la vitalité de la presse et à la même occasion notre souveraineté », dira-t-il.
« Une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques. Nous vous appelons, Excellence, à la régulation impartiale, à la transparence dans les financements et à un respect strict des statuts professionnels »
Ainsi, le Synpics a plaidé pour une presse bien organisée, équitablement régulée, mais toujours indépendante, une presse qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la souveraineté nationale. « Une presse libre ne peut exister si elle est soumise à des pressions économiques ou politiques. Nous vous appelons, Excellence, à la régulation impartiale, à la transparence dans les financements et à un respect strict des statuts professionnels », soutiendra Moustapha Cissé. Et d’ajouter : « Une presse libre, souveraine mais organisée. Une presse régulée mais jamais instrumentalisée. C’est pourquoi, alors que nous approchons de la journée mondiale de la presse, le 3 mai prochain, nous vous invitons à faire de cette date un point de départ historique ; que cette journée soit le symbole d’un nouvel élan de la presse sénégalaise. Il y a la valorisation des acteurs. Car les journalistes et acteurs des médias ne sont pas de simples exécutants, leur travail doit être sécurisé, reconnu et protégé par la formalisation des contrats, le respect des droits sociaux et l’investissement dans leur formation. »
Le SG du SYNPICS plaide dans la même veine pour « une presse libre, souveraine mais organisée. Une presse régulée mais jamais instrumentalisée »
Dans la même veine, le SG du Synpics a aussi parlé des défis du numérique, dans le respect de l’éthique. Sur la conjoncture, il a attiré l’attention du Chef de l’Etat, sur le budget 2024 du CORED qui n’est toujours pas disponible, plombant le travail d’autorégulation. Il en est de même, ajoutera-t-il, pour la commission de la carte nationale de presse, qui n’a pas produit de carte depuis un an avec le retard de l’appui de l’Etat. Quant à la fermeture de 381 médias, Moustapha Cissé demandera à Bassirou Diomaye Faye de surseoir à cette décision.
« Nous vous demandons solennellement dans cette salle de surseoir à la décision de la fermeture de 381 médias, qui renvoie toute une corporation un désarroi total dans la mesure où la création d’emplois commence par la préservation de l’existant »
« Le 24 avril dernier vous avez ouvert la Conférence sur l’emploi et l’employabilité. Le 25 avril, au moment de sa clôture par le Premier ministre Ousmane Sonko, un arrêté du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall est servi à 381 médias les demandant de cesser toute diffusion ou parution. Nous vous demandons solennellement dans cette salle de surseoir à cette décision qui renvoie toute une corporation un désarroi total dans la mesure où la création d’emplois commence par la préservation de l’existant », dira-t-il. Non sans interpeller le président de la République sur l’ouverture d’un dialogue rénové demandé par ses soins à son gouvernement depuis 2024.
Amadou DIA (Actusen.sn)