Subvention de 12 entreprises de presse par l’Adpme : le Cdeps apporte des éclaircissements

Contrairement à ce que certains pensent, le ministère de la communication, des télécommunications et du numérique n’est pas et n’a jamais été impliqué dans le processus qui a abouti à la subvention de 12 entreprises de presse par l’Adpme. La précision est de taille d’autant plus qu’il été constaté une certaine tentative de récupération de ce financement. D’ailleurs c’est à cause de cette tentative que le conseil des éditeurs et diffuseurs de presse au Sénégal (Cdeps) s’est fendu d’un communiqué, hier, pour rétablir la vérité des faits. Et d’emblée, Mamadou Ibra Kane a fait savoir qu’à aucun moment, le ministère de la Communication ne s’est impliqué dans le processus de cette initiative: « Nous dénonçons avec fermeté cette tentative de récupération malveillante, motivée par la volonté manifeste de manipuler l’opinion et de discréditer les responsables d’entreprises de presse ».

« A aucun moment, le ministère de la Communication ne s’est impliqué dans le processus de cette initiative »

Le Cdeps a tenu à signaler que « l’ADEPME est intervenue dans plusieurs secteurs pour soutenir la restructuration et la relance d’entités économiques, sans que cela ne donne lieu à un tel battage médiatique. Au lieu de jouer son rôle de soutien et de représentation en période de crise, le ministère de la Communication contribue à fragiliser davantage les entreprises de presse ». Là preuve, souligne le communiqué  des patrons de presse, « dès sa prise de fonction, M. Alioune Sall n’a jamais procédé à la distribution du Fonds d’appui et de développement de la Presse (FADP). En 2024, il a volontairement ralenti la procédure, entraînant le reversement du budget alloué au FADP au Trésor public. Contrairement à ce que laisse entendre le directeur de la Communication, ce montant est loin d’être perdu. Une loi de finances rectificative peut permettre sa récupération ».

« Au lieu de jouer son rôle de soutien et de représentation en période de crise, le ministère de la Communication contribue à fragiliser davantage les entreprises de presse »

Et comme si cela ne suffit pas, le ministère a engagé, « une réforme précipitée et unilatérale du décret portant sur le FADP, sans aucune concertation avec les professionnels du secteur. Cela, alors même que le CORED est en sommeil et que la Commission de la Carte nationale de Presse n’a pas délivré de cartes professionnelles depuis plus d’un an ». D’ailleurs, les patrons de presse ont informé qu’un recours en référé a été déposé à la Cour suprême pour une suspension des assignations de cessation immédiate de parution ou de diffusion de certains organes de presse. Ces dernier n’écarte pas, aussi, d’attaquer dans le fond l’arrêté du ministre de la Communication.

« Un recours en référé déposé à la Cour suprême pour une suspension des assignations de cessation immédiate de parution ou de diffusion de certains organes de presse »

Revenant sur la procédure qui a abouti au financement des 12 entreprises de presse par l’Adpme, le Cdeps a indiqué que cette subvention est octroyée dans le cadre du Programme d’appui à l’accélération industrielle, à la compétitivité et à l’emploi (PAAICE) financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) depuis décembre 2021. « C’est à l’instar du programme ETER de la Banque mondiale. Cette subvention représente un véritable souffle de relance pour des entreprises en difficulté depuis près d’un an », précise la note des patrons de presse.

 « Aucun fonds n’a pour l’heure été versé aux entreprises tant que les 25% ne sont pas mobilisés et consommés »

« Le processus d’accompagnement a démarré en octobre 2024 avec une rencontre tripartite patronat de presse/équipe projet ADEPME/Cabinets Ibrahima Touré (ITO) et Alioune Touré (ATO). Les discussions ont porté sur la mise en œuvre d’un programme de restructuration axé sur plusieurs volets : la protection de l’entreprise face à ses créanciers publics ou privés, la relance et le développement de ses activités, la mobilisation de financements et de subventions, ainsi que la digitalisation des outils et processus de production de l’entreprise de presse », lit-on dans le communiqué. Lequel précise que cette subvention  de l’Adpme entre dans le cadre de son portefeuille «Fonds à frais partagés» et porte sur 75% de la subvention totale. Autre précision de taille: Chacune des 12 entreprises concernées devra libérer, selon l’article 3 de la Convention, sa quote-part de 25% avant d’accéder à l’allocation. Ce qui signifie qu’aucun fonds n’a pour l’heure été versé aux entreprises tant que les 25% ne sont pas mobilisés et consommés.

Sourceatv.sn

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