Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) ne compte pas rester les bras croisés face à cette atteinte à la liberté de la presse relative à l’arrêté ministériel du 25 avril dernier. Lequel ordonne la cessation des activités de presse des établissements « non-conforme» au code de la presse. Après mille et une violations, les patrons de presse ont décidé, cette fois-ci, d’attaquer la décision devant Dame justice. L’annonce a été faite, ce lundi, par le président de la structure regroupant les patrons de presse. En effet, face à la presse, Mamadou Ibra Kane, pour ne pas le nommer a annoncé qu’un recours sera introduit pour contester la décision du ministre Alioune Sall. Ce d’autant plus, déplore-t-il, « la mesure a été prise sans préavis et sans diffusion préalable ». « C’est une nouvelle forfaiture contre la liberté de la presse », dénonce t-il.
« La mesure a été prise sans préavis et sans diffusion préalable »
Outre la saisine de la justice, Mamadou Ibra Kanté a, aussi annoncé une série d’activités pour dire stop au régime actuel. Des manifestations seront organisées à l’occasion de la fête du travail (le 1er mai), et lors de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai. « Le combat est aujourd’hui le renforcement de l’embryon d’État de droit au Sénégal, pour favoriser l’émergence d’une presse libre, indépendante et républicaine. Ce n’est pas le combat des journalistes et techniciens des médias. C’est le combat de tous les citoyens, syndicats, partis politiques du pouvoir comme de l’opposition, confréries et de l’Église, toutes les personnes soucieuses du renforcement de la démocratie ».
« C’est une nouvelle forfaiture contre la liberté de la presse »
Mamadou Ibra Kane reste convaincu que « le nouveau régime veut liquider la presse privée nationale. E ne sont pas des supputations ou des accusations, c’est la réalité des faits : Étouffement fiscal, Asphyxie économique et la négation juridique. Pour le nouveau régime, toute la presse nationale, sans discernement, est liée à l’ancien régime. Il faut donc l’exterminer », a t-il précisé. En plus, poursuit-il, « pour le nouveau régime, ce n’est pas la presse traditionnelle qui a favorisé son accès au pouvoir, mais seulement les réseaux sociaux. Cette presse traditionnelle doit être simplement remplacée par de nouveaux supports qui seront acquis aux thèses du nouveau régime et financés sur fonds publics ».
« Des manifestations seront organisées à l’occasion de la fête du travail (le 1er mai), et lors de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai »
Cette rencontre avec la presse a, aussi, été, une occasion pour les patrons de presse de dresser la liste des atteintes à la liberté de la presse par le régime de Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Dès son accession à la magistrature suprême. Le régime actuel a annulé l’effacement fiscal des entreprises de presse. Sur ce point, M. Kane, a expliqué que Cdeps avait obtenu de l’ancien président de la République l’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, frappées de plein fouet par la crise du Covid-19 et qui n’avaient pas bénéficié des fonds Covid de mille milliards pour les entreprises en difficulté. En guise de compensation, soutient-il, « le président a pris une décision politique d’effacement fiscal pour les entreprises de presse. Ce que le nouveau régime a simplement rejeté ».
« Le nouveau régime veut liquider la presse privée nationale »
Ensuite, la presse privée a dû faire face à une campagne de dénigrement sans précédent: « Par la voix du ministre de la Communication, l’État a tenté de présenter les patrons de presse comme des bandits fiscaux, alors que les irrégularités de paiement ne datent que de la période post-covid où le secteur des médias a perdu plus de 90% de son chiffre d’affaires, secteur économique le plus touché au Sénégal. Surtout, sur les 10.5 milliards de dettes fiscales des entreprises de presse, les 54% relèvent du secteur public (RTS, APS, Soleil et TDS-SA) et seulement 46% pour toutes les entreprises de presse privées ».
« Cette presse traditionnelle doit être simplement remplacée par de nouveaux supports »
Dans la foulée, les autorités ont refusé le moratoire pour le paiement des dettes fiscales. « Les Impôts ont simplement refusé en n’acceptant aucune proposition en adéquation avec la situation des entreprises comme l’attestent les états financiers certifiés déposés par ces derniers », fustige t-il. A la place, les comptes bancaires des certaines entreprises de presse sont tout simplement bloqués pendant des mois. A en croire Mamadou Ibra Kane « ces comptes n’ont été débloqués que le 26 novembre 2024, sans même l’acceptation formelle du gel des poursuites proposé alors par le patronat ». Pendant ce temps, dénonce t-il, les créances dues par l’État au titre de l’année 2023 n’ont pas été payées aux entreprises de presse malgré les prestations réalisées.
« Pour le nouveau régime, toute la presse nationale, sans discernement, est liée à l’ancien régime »
Et comme si cela ne suffisait pas, le régime actuel a procédé à la résiliation unilatérale des contrats de publicité par l’État et ses démembrements (ministères, sociétés et agences nationales) sur instruction écrite du Premier ministre au mois de juin 2024, au gel de la subvention de l’État aux entreprises de presse privées, malgré son vote dans la Loi de finances 2024 le renchérissement des frais de diffusion pour les télévisions nationales. Sur ce point, le Cdeps a expliqué que le patronat de la presse avait négocié et obtenu de l’ancien régime une baisse substantielle des frais de diffusion sur la TNT, qui devaient à terme se chiffrer à 3 millions FCFA par mois, pour un montant symbolique de 500 mille francs.
Sourceatv.sn