À l’approche de la Tabaski 2025, l’État sénégalais, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, a convoqué ce mardi 6 mai un conseil interministériel au Building administratif Mamadou Dia. Ce, pour coordonner les actions à mener pour garantir un bon approvisionnement du marché en moutons et intensifier la lutte contre le vol de bétail. Le bilan de l’année écoulée montre des performances notables. «Un cumul de 955 175 moutons a été enregistré dans les 206 marchés suivis, soit 117,92 % de l’objectif de 810 000 têtes», indique le rapport.
Cette réussite repose en grande partie sur la contribution de la production locale, qui représente près de 69 %, complétée par les importations venues du Mali et de la Mauritanie. Mais derrière ces chiffres se cachent des problèmes persistants. Parmi eux : «l’insuffisance d’espace pouvant abriter des points de vente de moutons, en particulier dans la région de Dakar», ou encore «la cherté de l’aliment de bétail». Autant d’obstacles qui viennent compliquer la tâche des éleveurs et des commerçants, sans oublier le fléau récurrent du vol de bétail.
Pour relever ces défis, le gouvernement adopte une approche transversale. Côté sécurité, «le Ministre des Forces armées et le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique assureront la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble de la chaîne d’acheminement et de commercialisation des moutons ». Cela comprend aussi bien les frontières que les routes d’acheminement, les zones de stockage et les marchés. L’État prévoit également d’aménager un vaste parc à bétail dans la zone Diamniadio-Thiès, un projet destiné à désengorger Dakar et à offrir un cadre mieux organisé aux transactions. En parallèle, des points de vente officiels seront équipés de commodités essentielles dont l’éclairage, l’accès à l’eau, la propreté assurée, et la « mise en place des comités de gestion dans tous les points de vente autorisés ».
Toutefois, le Premier ministre a ainsi demandé que « les institutions financières soient invitées à diligenter l’instruction des dossiers de crédit déposés par les opérateurs » afin que les fonds soient débloqués à temps. De leur côté, les bénéficiaires sont appelés à régler les dettes en souffrance, notamment vis-à-vis de la Banque Agricole du Sénégal ou du Fonstab. Par rapport aux vols de bétail persiste, le gouvernement prévoit une surveillance accrue des zones à risque, une intensification des patrouilles, la lutte contre les abattages clandestins, et surtout mise en place d’un « système de renseignement communautaire ». Le Ministre de l’Agriculture pilotera également un atelier national sur le sujet en juin, et compte mettre en place un registre national d’identification du bétail d’ici fin décembre 2025. De son côté, le Ministère de la Justice envisage de « durcir les peines infligées aux auteurs de vol de bétail ». Une manière d’envoyer un signal fort à ceux qui s’adonnent à ce type de criminalité. La coopération régionale sera aussi renforcée, avec « des réunions bilatérales avec les pays limitrophes » pour organiser une riposte transfrontalière. Néanmoins, au-delà de l’urgence logistique et sécuritaire, l’État affiche une ambition à long terme : parvenir à « l’objectif d’autosuffisance du Sénégal en production de moutons de Tabaski ». Le Ministre de l’Agriculture devra transmettre, d’ici le 31 juillet, un rapport détaillé sur le déroulement des opérations de cette année et proposer un plan d’action pour que le pays puisse, à terme, subvenir seul à ses besoins.
Sourceatv.sn